Le MYCOPHENOLATE ( CELLCEPT ) contre indiqué pendant la grossesse

10/02/2020 – [MED]Mycophénolate : l’ANSM rappelle les conditions de sa prescription et de sa délivrance car son utilisation pendant la grossesse persiste – Point d’Information

Une étude épidémiologique conduite par le Groupement d’Intérêt Scientifique EPI-PHARE (ANSM-CNAM) montre une augmentation constante de l’utilisation du mycophénolate [1]  chez les femmes en âge de procréer entre 2010 et 2017 en France (+44 % sur la période) et un nombre persistant de grossesses exposées à ce produit (de l’ordre de 50 par an).
Compte-tenu du risque accru de malformations congénitales en cas d’exposition pendant la grossesse, cet immunosuppresseur est contre-indiqué pendant la grossesse et chez les femmes susceptibles de procréer qui n’utilisent pas de méthode contraceptive efficace.

Dans ce contexte, l’ANSM rappelle que les conditions et recommandations d’utilisation du mycophénolate doivent être strictement respectées en accord avec les mesures additionnelles de réduction du risque mises en place en 2016 et modifiées en 2018[2] .

L’ANSM rappelle également qu’aucune interruption de traitement par mycophénolate ou par tout autre immunosuppresseur ne doit être décidée sans avis médical, même en cas de suspicion ou de découverte de grossesse.

Le mycophénolate est un immunosuppresseur largement utilisé pour prévenir le risque de rejet après une greffe d’organe. Il est également prescrit hors AMM dans le cadre de protocoles nationaux de diagnostic et de soins pour traiter certaines maladies auto-immunes.

Les résultats de l’étude épidémiologique conduite à partir des données du Système National des Données de Santé (SNDS) fournissent des informations sur l’utilisation du mycophénolate[3]   parmi les femmes en âge de procréer et lors de la survenue d’une grossesse en France entre 2010 et 2017 :

Utilisation croissante du mycophénolate parmi les femmes en âge de procréer

Au cours des huit années couvertes par l’étude, 17 726 femmes en âge de procréer (13-49 ans) ont eu au moins une dispensation de mycophénolate. L’utilisation du mycophénolate par ces femmes n’a cessé d’augmenter entre 2010 et 2017 (+44%).

Un peu plus de la moitié (52%) des utilisatrices avaient un antécédent de greffe (principalement une transplantation rénale). Parmi les patientes sans antécédent de greffe identifié, le lupus érythémateux, certaines glomérulopathies et la sclérose en plaque constituaient les principaux diagnostics de maladies auto-immunes retrouvés.

Relai ou interruption fréquents du mycophénolate avant le début de grossesse

Les résultats ont mis en évidence une baisse importante de l’utilisation de ce médicament en période pré et péri-conceptionnelle, et ce quel que soit le contexte d’utilisation. Parmi les femmes transplantées, un relai était mis en place principalement par l’azathioprine (dans plus de 70% des cas) ; parmi les femmes sans antécédent de greffe d’organe, le mycophénolate était le plus souvent remplacé par l’azathioprine (dans environ un tiers des cas) ou interrompu (dans environ un tiers des cas également).

Près de 400 grossesses exposées au mycophénolate en France entre 2010 et 2017

L’étude a permis d’identifier 383 grossesses pour lesquelles au moins un remboursement de mycophénolate a eu lieu dans les 3 mois précédant et/ou pendant la grossesse en France entre 2010 et 2017. Sur ces huit années couvertes par l’étude, le nombre annuel de grossesses concernées est resté stable, autour de 50 par an.

Parmi ces 383 grossesses, 41% ont été interrompues (interruption volontaire ou médicale de grossesse). Chez les nouveau-nés exposés, 12% avaient un diagnostic de malformation à la naissance.

Rappel des conditions et recommandations d’utilisation du mycophénolate

Le risque important de fausse couche et de malformations chez l’enfant à naître en cas d’exposition au mycophénolate impose le rappel des informations suivantes concernant la contraception chez les femmes susceptibles de procréer :

  • Le mycophénolate est contre-indiqué  chez les femmes enceintes et chez les femmes susceptibles de procréer n’utilisant pas de méthode contraceptive efficace et adaptée, sauf en l’absence d’alternative thérapeutique appropriée, pour prévenir le rejet de greffe ou traiter la pathologie. Le mycophénolate est également contre-indiqué pendant l’allaitement.
    Les patientes doivent être pleinement informées par leur médecin des risques sur la grossesse associés à la prise du traitement et des mesures à respecter pour limiter ces risques.
  • Pour initier un traitement, la patiente doit consulter un médecin spécialiste à l’hôpital. Celui-ci discutera avec elle des points suivants :
    • nécessité de fournir un test de grossesse négatif (un second test est recommandé pour confirmer le résultat négatif),
    • nécessité de mise en place d’une contraception efficace et adaptée ,
    • nécessité de compléter et signer un formulaire d’accord de soins  lors de la consultation hospitalière.
  • Pendant son traitement, la patiente :
    • poursuit sa contraception efficace et adaptée,
    • réalise des tests de grossesse lorsque nécessaire (oubli de prise de contraceptif, cycle irrégulier, suspicion d’interaction médicamenteuse …)
    • consulte une fois par an son spécialiste hospitalier pour renouveler son ordonnance et son accord de soins,
    • présente une copie du formulaire d’accord de soins signé pour toute dispensation ,
    • planifie tout projet de grossesse  et en discute avec son spécialiste afin d’envisager un autre traitement,
    • consulte en urgence son médecin en cas de suspicion ou de découverte de grossesse  mais n’arrête pas de prendre son traitement dans l’intervalle.
  • A la fin de son traitement, la patiente :
    • poursuit une contraception efficace et adaptée au moins pendant 6 semaines.

Concernant les hommes traités par mycophénolate :

  • Les données cliniques limitées ne montrent pas de risque tératogène accru pour les enfants nés d’un père traité par mycophénolate.
    La situation est donc différente pour les hommes et pour les femmes.  Toutefois, le mycophénolate étant une substance génotoxique[4] , le risque d’altération génétique chez l’enfant à naitre ne peut être totalement exclu. Ainsi pour écarter tout risque, il est préférable d’utiliser une méthode contraceptive efficace pendant le traitement et durant au moins 90 jours après l’arrêt du traitement. Cette contraception peut être suivie par le patient ou par sa/ses partenaire(s) féminine(s).
    En cas de projet de grossesse , le patient homme traité par mycophénolate doit discuter avec son médecin spécialiste du traitement le plus approprié. En cas de découverte ou de suspicion de grossesse chez sa partenaire , le patient doit en informer son spécialiste. Les hommes traités par mycophénolate ne doivent pas réaliser de don de sperme pendant la durée de leur traitement et jusqu’à 90 jours après la fin de celui-ci.

Quelle que soit leur situation, les patients traités par mycophénolate,  ou par tout autre immunosuppresseur, ne doivent jamais arrêter leur traitement sans avis médical.

L’ANSM rappelle que l’ensemble de ces conditions et recommandations d’utilisation doit être strictement respecté, y compris lors d’utilisations hors AMM, en particulier dans le traitement de certaines maladies auto-immunes.

Le suivi des données d’utilisation sera poursuivi notamment pour mesurer l’évolution de l’exposition au mycophénolate à la suite de la modification des mesures additionnelles de réduction du risque effectuées en 2018.

Lire aussi

 Documents de réduction du risque

Fiche Mesures additionnelles de réduction du risque :

 

 

[1] Mycophénolate : mycophénolate mofétil (CellCept® et génériques) + mycophénolate sodique (Myfortic®)
[2] Point d’information du 19 juin 2018 ; Actualisation des mesures de réduction du risque lié à l’exposition au mycophénolate au cours de la grossesse
[3] L’utilisation du mycophénolate a été définie par l’existence d’au moins un remboursement pour une délivrance d’une spécialité à base de mycophénolate
[ 4]  Une substance est dite génotoxique si elle peut provoquer des altérations de la structure ou du nombre de chromosomes d’une cellule, pouvant ainsi endommager les gènes.

Défibrillateur implantable Ellipse ICDs, Abbott Medical France – Information de sécurité

Le 22 janvier 2020
Abbott informe les médecins qu’un faible nombre de Défibrillateurs Automatiques Implantables (DAIs) peut perdre la communication sans fil par radiofréquence (RF). Au total, 256 dispositifs sont concernés dans le monde. Ces dispositifs continueront de fonctionner normalement ; cependant, la télé surveillance et les capacités de transmission des données peuvent être interrompues. Aucune blessure patient survenue en raison de ce problème ne nous a été rapportée.
Retrouvez la suite de cette alerte dans ce fichier:

Défibrillateur implantable Ellipse ICDs Abbott Medical France – Information de sécurité

Dispositif d’assistance ventriculaire Heartware – adaptateur AC du chargeur pour batterie – Medtronic / Heartware – Information de sécurité

Medtronic HeartWare vous informe du risque potentiel qu’un utilisateur du système HVAD™ insère par erreur l’adaptateur secteur AC du chargeur de batterie dans un port d’alimentation du contrôleur HVAD. Quand cela se produit, les circuits de communication entre la batterie et le contrôleur peuvent être endommagés. Si les circuits sont endommagés, il sera nécessaire de remplacer le contrôleur pour rétablir la communication entre les batteries et le contrôleur. L’alimentation du contrôleur et de la pompe HeartWare HVAD™ continuera d’être maintenue si un adaptateur AC du chargeur de batterie est inséré par erreur dans un port d’alimentation du contrôleur et qu’une source d’alimentation secondaire est également connectée au contrôleur.
L’adaptateur AC du chargeur de batterie n’est pas conçu pour être connecté à un port d’alimentation du contrôleur. Voir la Figure 1 pour une représentation visuelle des différences entre l’adaptateur AC du contrôleur et l’adaptateur AC du chargeur de batterie.

Retrouvez la suite du courrier dans ce fichier:

PB incompatibilité alimentation HEARTWARE MEDTRONIC

Unité d’alimentation mobile pour assistance ventriculaire gauche HeartMate 3 Abbott / Thoratec Corporation – Information de sécurité

INFORMATION IMPORTANTE DE SÉCURITÉ
Unité d’alimentation Mobile HeartMate™
(Catalogue #107758)
Kit Système d’assistance ventriculaire gauche HeartMate 3™ (LVAS)
(Catalogue #106524INT et 106524)
Le 2 décembre 2019

Abbott informe ses clients que nous avons reçu des rapports de perte d’alimentation, des Unités d’alimentation Mobiles (MPU) HeartMate 3 des patients, liée à l’électricité statique. Lorsque le module MPU HeartMate est connecté au système d’assistance ventriculaire gauche HeartMate 3™ (LVAS), un excès d’électricité statique peut potentiellement causer une perte d’alimentation irrécupérable et endommager le module MPU.

Suite du courrier dans ce fichier:

mes-191213-AlimentationHeartmate-Thoratec

Câble modulaire pour assistance ventriculaire HeartMate 3 Abbott / Thoratec – Information de sécurité

INFORMATION IMPORTANTE DE SÉCURITÉ
Câbles Modulaires HeartMate 3™
(Catalogue #106525INT et 106525)
Système d’Assistance Ventriculaire Gauche Kit HeartMate 3™ (LVAS)
(Catalogue #106524INT et 106524)
Le 2 décembre 2019

Abbott informe les médecins et les coordinateurs VAD que nous avons reçu des signalements décrivant des câbles modulaires HeartMate 3TM ayant été incorrectement insérés dans le contrôleur par des patients lors du changement de contrôleur. Comme vous le savez, ces remplacements doivent être réalisés par un professionnel de santé dans les centres (se reporter au manuel d’utilisation) ; cependant, il se peut qu’en situation d’urgence, le patient et le personnel soignant soient amenés à réaliser cet échange, et sont, par conséquent, formés à cette procédure. Si le câble modulaire est incorrectement inséré, avec un angle de 180 degrés
par rapport à l’orientation appropriée, il est possible qu’un contact électrique erroné se crée,pouvant griller un fusible, créant une confusion pour le patient et déclenchant une alarme « Controller Fault » sur le contrôleur. Dans ce cas, bien que la connexion physique semble être
réalisée, il n’y a pas de connexion électrique pour alimenter la pompe.

Suite du courrier dans ce fichier:

mes-191213-CableHeartmate-Thoratec

Problèmes de court circuits sur les batteries des DAI MEDTRONIC

Medtronic a identifié un mécanisme de défaillance rare dans la conception de la batterie de modèles spécifiques de défibrillateurs automatiques implantables (DAI) et de défibrillateurs avec thérapie de resynchronisation
cardiaque (CRT-D), susceptible d’entraîner un épuisement rapide de la batterie. Ce dernier est dû à un mécanisme de court-circuit latent résultant de la formation de lithium métallique entre l’anode et la cathode de
la batterie. La compréhension des mécanismes de ce phénomène a amené Medtronic à mettre en œuvre des améliorations dans la conception de ses batteries. Celles-ci sont implémentées pour l’ensemble des produits
actuellement distribués ; néanmoins, environ 607 800 dispositifs distribués à l’échelle internationale ont été fabriqués avant leur mise en oeuvre et ont été distribués sous les noms de marque suivants :
• CRT-D Claria MRI™/Amplia MRI™/Compia MRI™
• CRT-D Viva™/Brava™
• DAI Visia AF™/Visia AF MRI™
• DAI Evera™/Evera MRI™/Primo MRI™/Mirro MRI™

La suite de l’alerte de MEDTRONIC dans ce fichier:

Pb batterie DAI medtronic

Problème d’estimation de la longévité des DAI et PM MEDTRONIC

Octobre 2019

Medtronic informe les médecins d’un problème de logiciel sur l’estimation de la longévité affectant un sous-ensemble de modèles de dispositifs cardiaques implantés Medtronic et les programmateurs.

Cette lettre a pour objectif d’informer que les programmateurs et les applications logicielles de télésurveillance Medtronic peuvent potentiellement afficher une estimation inexacte de la longévité restante pour un sous-ensemble de modèles de dispositifs cardiaques implantés. Ce problème n’impacte pas la fonctionnalité du dispositif. De plus, la date recommandée de remplacement (indicateur RRT) reste correcte pour planifier le remplacement d’un dispositif.

Voir la lettre complète dans ce document:

Pb estimation longévité-Medtronic

Information Urgente de Sécurité Pacemakers Adapta, Versa, Sensia, Relia, Attesta, Sphera, et Vitatron de MEDTRONIC

Information Urgente de Sécurité
Pacemakers Adapta™, Versa™, Sensia™, Relia™, Attesta™, Sphera™, et Vitatron™ A, E, G, Q
Mise à jour du logiciel
Septembre 2019
Référence Medtronic : FA857 Phase II
En janvier 2019, Medtronic a publié une information urgente de sécurité concernant un sous-ensemble de pacemakers double chambre Medtronic distribués dans le monde entier entre le 10 mars 2017 et le 7 janvier 2019 sous les noms de marque Adapta™, Versa™, Sensia™, Relia™, Attesta™, Sphera™ et Vitatron™ Séries A, E, G, Q . Les dispositifs du sous-ensemble affecté, lorsqu’ils sont programmés en mode double chambre avec détection auriculaire, peuvent être sujet à une erreur de circuit qui affecte les fonctionnalités du dispositif.
Medtronic a reçu l’autorisation de distribuer une mise à jour logicielle pour corriger une possible pause de stimulation de ces dispositifs (modèles des logiciels SW003 v8.2 Adapta/Versa/Sensia, SW010 v8.2 Relia, SW043 v8.2 Attesta/Sphera, VSF20 v8.2 Vitatron et VSF21 v8.2 Vitatron). Les représentants Medtronic ou le personnel autorisé mettront à jour tous les programmeurs Medtronic CareLink™ 2090 et CareLink Encore™ 29901.

La suite dans ce document: Maj PACEMAKERS Medtronic 09-19

Défibrillateurs cardiaques implantables A209 Emblem et A219 Emblem MRI de Boston Scientific – Information de sécurité

Bien que les dispositifs EMBLEM S-ICD mettent en évidence une survie globale cumulée de 99,6 % à 3 ans1, un sous-groupe d’environ 400 dispositifs actifs dans le monde présente un risque élevé (19 % à 3 ans) d’usure prématurée de la batterie causée par un composant électrique.
• La conséquence la plus fréquente de ce phénomène est le remplacement prématuré du dispositif. Aucune autre conséquence grave n’a été signalée pour ce phénomène.
• Ce phénomène peut être détecté en observant une baisse inattendue de la capacité de la batterie ou les déclenchements prématurés des indicateurs suivants de la batterie : Indicateur de remplacement électif (ERI) ou Fin de vie (EOL).
• Les dispositifs présentant ce phénomène ont été en mesure de fournir un traitement pendant au moins 21 jours après déclenchement de l’ERI.
• Les recommandations comprennent l’inscription du patient et son suivi par le système LATITUDE™ NXT de gestion des patients à distance (LATITUDE), le contrôle des dispositifs tous les trois mois, le remplacement des dispositifs dans les 21 jours suivants l’ERI, et la considération d’un remplacement prophylactique des dispositifs pour les patients présentant les risques les plus élevés.

La suite de cette information de sécurité dans ce document:

mes-190826-DefibrillateurEmblem-Boston_Implanteurs

Alerte de sécurité sur les Défibrillateurs Implantables ABBOTT-ST JUDE Ellipse VR et DR

Voici la lettre du constructeur aux médecins implanteurs:

INFORMATION IMPORTANTE DE SÉCURITÉ
DAI Ellipse modèles CD2377-36QC, CD2377-36C, CD1377-36QC, CD1377-36C, GMDN: 37265, 25852

Le 20 juin 2019, Abbott a initié un retrait volontaire d’un petit nombre de défibrillateurs implantables Ellipse (204 dispositifs au total)
des centres afin d’empêcher l’implantation de dispositifs pouvant présenter une vulnérabilité latente dans leur circuit électronique. À ce jour, nous n’avons reçu aucune (0) plainte de performance produit liée à ce problème.

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