CMH obstructive: bénéfices majeurs avec un nouvel inhibiteur sélectif de la myosine cardiaque

Vincent Richeux

4 juin 2024

Lisbonne, Portugal — Un nouvel inhibiteur sélectif de la myosine cardiaque, l’aficamten, a permis une amélioration de la fonction cardiaque et des symptômes chez des patients atteints d’une cardiomyopathie hypertrophique (CHM) obstructive, selon les résultats de l’essai de phase 3 SEQUOIA-HF, présentés lors du congrès de la Société européenne de cardiologie (ESC) dédié à l’insuffisance cardiaque (ESC-HF). Ils ont été publiés simultanément dans le NEJM.

 

Les inhibiteurs de la myosine doivent être désormais considérés comme le traitement standard Pr Perry Elliot

 

Après le mavacamten (Camzyos®, BMS), qui a inauguré cette nouvelle classe thérapeutique, l’aficamten se révèle tout aussi concluant avec un bénéfice clinique apparaissant dès la deuxième semaine de traitement. Dans la HCM obstructive, « les inhibiteurs de la myosine doivent être désormais considérés comme le traitement standard », estime le Pr Perry Elliot (Centre for Heart Muscle Disease, University College London, Royaume-Uni), qui a commenté les résultats en fin de présentation.

Par rapport au mavacamten, l’aficamten a l’avantage d’avoir une demi-vie plus courte, ce qui permet d’ajuster plus rapidement le traitement, précisent les auteurs. La dose efficace peut être identifiée « en quelques semaines seulement ». De plus, « l’aficamten a été conçu pour avoir une relation dose-réponse peu importante », offrant ainsi une certaine souplesse dans les ajustements.

Fenêtre thérapeutique plus large

« La marge thérapeutique est large. Il n’est pas nécessaire de surveiller les concentrations plasmatiques. L’ajustement de la dose peut se faire toutes les deux semaines. Et, une augmentation de la dose d’aficamenten n’induit qu’une baisse légère de la fraction d’éjection ventriculaire gauche », a précisé lors de sa présentation le Pr Martin Maron, (Lahey Hospital and Medical Center, Burlington, États-Unis), principal auteur de l’étude.

L’arrivée de ces inhibiteurs sélectifs de la myosine cardiaque représente un progrès majeur dans la prise en charge de la HCM obstructive. Avant l’autorisation de mise sur le marché (AMM) du mavacamten et son autorisation d’accès précoce en France fin 2023, il n’existait pas de traitement spécifique pouvant soigner les causes de cette maladie et pas seulement les symptômes.

La cardiomyopathie hypertrophique se caractérise par une hypertrophie du ventricule gauche. Il s’agit de la maladie cardiaque d’origine génétique la plus fréquente. Elle concerne environ 1 personne sur 500. Dans 70 % des cas, la maladie devient obstructive en raison d’un épaississement trop important finissant par gêner l’éjection du sang du ventricule gauche vers l’aorte.

Si certains patients sont asymptomatiques, d’autres peuvent présenter un essoufflement, en particulier lors d’un effort, une douleur thoracique ou bien des sensations de palpitations. Il est aussi observé des malaises avec parfois des pertes de conscience. La forme obstructive est une cause majeure de syncope à l’effort et de mort subite.

Ajustement du traitement basé sur l’échographie

Par son mode d’action, l’inhibition sélective de la myosine cardiaque empêche la formation excessive de ponts entre microfilaments d’actine et de myosine observée dans la CMH, ce qui réduit la capacité du ventricule gauche à se raccourcir et s’épaissir de manière excessive (hypercontractilité cardiaque). La fonction cardiaque se retrouve alors améliorée.

Après avoir permis une amélioration de la condition physique (pic de VO2 augmenté) et des symptômes cliniques chez des patients atteints de CMH obstructive, notamment dans l’essai de pages 3 EXPLORER-HCM, le mavacamten a fait son entrée dans les dernières recommandations européennes sur la prise en charge des cardiomyopathies, publiées en 2023.

Le mavacamten est indiqué en seconde intention dans le traitement de la CMH obstructive chez les patients adultes symptomatiques (NYHA de stade II-III), lorsqu’un traitement de fond optimisé par bêtabloquants, inhibiteurs calciques et/ou par l’inhibiteur des canaux sodiques disopyramide est inefficace ou mal toléré.

Mené dans 14 pays d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Asie, l’essai de phase 3 SEQUOIA-HF a inclus 282 patients (âge moyen de 59 ans) avec une capacité physique réduite en raison d’une CMH obstructive (NYHA II-III). Ils avaient un gradient obstruction intraventriculaire gauche (LVOT) moyen de 55 mmHg  au repos (l’obstruction est définie à partir de 30 mmHg) et une FEVG moyenne de 74,8 %.

Le pic de VO2 augmenté de 1,8 ml/kg/min

Ils ont été randomisés pour recevoir quotidiennement, en plus du traitement standard, une dose d’aficamten ou un placebo pendant 24 semaines. La dose initiale d’aficamten est de 5 mg. Pendant les deux premiers mois, la dose pouvait être augmentée toutes les deux semaines en cas de FEVG ≥ 55 % et de LVOT ≥ 30 mmHg. Près de la moitié des patients ont reçu la dose maximale de 20 mg.

Le critère principal d’évaluation porte sur les variations du pic de consommation d’oxygène (pVO2), révélatrice de la condition physique. À 24 semaines, le pVO2 a augmenté de 1,8 ml/kg/min dans le groupe sous aficamten, tandis que dans le groupe placebo, aucun changement n’a été observé. L’amélioration est similaire que le traitement soit associé ou non aux bêtabloquants.

Pour avoir une idée du bénéfice, « le risque de décès ou de transplantation cardiaque dans la HCM est réduit de 18 % pour chaque hausse de 1,8 ml/kg/min du pVO2 », a rappelé le Pr Maron. « Les résultats montrent un intérêt clinique avec une amélioration significative de la capacité physique. »

Concernant les dix critères secondaires choisis, ils ont tous été améliorés de manière significative sous aficamten. C’est le cas notamment pour la qualité de vie (score KCCQ supérieur de 7 points par rapport au placebo), ainsi que pour l’évolution de l’insuffisance cardiaque (amélioration de la classe NYHA pour 58,5 % des patients sous aficamten, contre 24,3 % sous placebo).

Impact léger sur la FEVG

La réduction du gradient d’obstruction à l’effort est en moyenne de 50 mmHg par rapport au placebo. Près de la moitié des patients sont passés sous les 30 mmHg, contre 3,6 % dans le groupe placebo. À 12 semaines, plus aucun patient sous inhibiteur de myosine ne présente les critères pour une intervention chirurgicale visant à réduire l’obstruction par réduction septale.

Concernant la sécurité, des effets indésirable sévères ont été rapportés chez 5,6 % des patients sous aficamten et 9,3 % dans le groupe placebo. Parmi les événements moins sévères, les palpitations étaient plus fréquentes chez les patients traités (7 % versus 2,9 %), tout comme l’hypertension (7,7 % versus 2,1 %).

À 24 semaines, la FEVG a été légèrement diminuée chez les patients traités par l’inhibiteur par rapport au groupe témoin (−4,8 %). Une FEVG < 50 % a été observée chez 3,5 % des patients sous aficamten contre 0,7 % sous placebo. Les patients sont restés asymptomatiques.

« Il est rassurant de constater qu’un très petit nombre de patients présentent une FEVG < 50 % sous aficamten. Il n’y a pas eu d’insuffisance cardiaque associée, ni besoin d’interrompre le traitement », a commenté le Pr Maron, qui rappelle que l’effet sur la fraction d’éjection est réversible avec une baisse, voire l’arrêt du traitement.

Remplacement percutané de la valve mitrale : la bioprothèse en cage fait ses preuves

Vincent Richeux

30 mai 2024

Paris, France — Dans le traitement percutanée des fuites mitrales sévères, la mise en place par voie transeptale de l’Altavalve (4C Medical), une valve fixée par le déploiement d’une cage qui vient couvrir tout l’intérieur de l’oreillette, est associé à des bénéfices cliniques qui se maintiennent à six mois, selon les résultats d’une étude de faisabilité présentés lors du congrès EuroPCR2024[1].

« La fixation atriale permet de traiter un large éventail d’anatomie de la valve mitrale », a commenté l’auteur principal, le Dr Vlasis Ninios (Interbalkan European Medical Center, Thessalonique, Grèce), lors de sa présentation. Seule limite avec le dispositif actuellement à l’essai: le diamètre de l’oreillette ne doit pas dépasser 9 cm pour pouvoir contenir la cage, a précisé le cardiologue.

Le dispositif a l’avantage de pouvoir bénéficier aux patients présentant des calcifications sur les feuillets de la valve mitrale. « Des patients inéligibles au TEER [réparation transcathéter bord à bord de type Mitraclip, ndr]  et pour lesquels il n’y a pas vraiment d’option », a rappelé le Dr Sebastian Ludwig (University Heart & Vascular Center Hamburg, Hambourg, Allemagne), lors d’un échange en fin de présentation.

Lancement d’une étude pilote

AltaValve a reçu le statut de dispositif d’exception (label « Breakthrough ») de la part de la  Food and Drug Administration (FDA). Une étude pilote sera lancée cet été, a annoncé le Dr Ninios. Elle devrait inclure 450 patients avec insuffisance mitrale modérée à sévère ayant des contre-indications au traitement chirugical ou à la réparation transcathéter bord à bord. Parmi eux, 150 devront présenter des calcifications sur valve mitrale.

Le remplacement de la valve mitrale par voie percutanée (TMVR) avec une bioprothèse spécifique est une option thérapeutique émergente dans le traitement des patients souffrant d’une insuffisance mitrale. Cette approche est toutefois complexe en raison de l’anatomie de la valve mitrale et le traitement chirurgical reste privilégié en cas d’insuffisance sévère.

Alors que l’anneau de la valve aortique est rigide, rond et plat, ce qui permet de poser aisément une prothèse en percutané (TAVI), celui de la valve mitrale est souple et irrégulier, a indiqué le cardiologue. « Compte tenu de la dynamique de la valve mitrale et de sa forme irrégulière, le choix de la taille et du mode de fixation [de la prothèse à insérer] représente un défi. »

Différents modèles de prothèses de remplacement de la valve mitrale ont été mis au point avec des systèmes d’ancrage complexes, mais sans réel succès. L’approche mini-invasive consistant à poser la prothèse en passant par la zone apicale du coeur (système Tendyne) est la seule option validée, avec cependant un risque d’obstruction du ventricule gauche.

Plus de 70% des patients éligibles

L’originalité de la bioprothèse Altavalve réside dans son absence de mécanisme d’attachement. Son maintien au dessus de la valve mitrale est assuré par le déploiement d’une cage constituée de 24 cellules en nitinol (alliage flexible de nickel et de titane) qui viennent épouser toute la surface interne de l’oreillette gauche. Le dispositif est inséré par voie transeptale et sa position peut être ajustée après déploiement.

La bioprothèse a l’avantage de réduire le risque d’obstruction du ventricule gauche et de préserver la valve native, rappelle le cardiologue. « Ce dispositif a étendu à plus de 70% le taux d’éligibilité [au remplacement de la valve mitrale] des patients avec insuffisance mitrale sévère. » Une oreillette trop large (diamètre > 9 cm) est la cause majeure d’exclusion.

Menée aux Etats-Unis et en Europe, l’étude prospective multicentrique a inclus 17 patients à haut risque chirurgical (77 ans en moyenne) présentant une insuffisance mitrale symptomatique sévère (NYHA III/IV dans 80% des cas), avec fraction d’éjection du ventricule gauche  préservée (FEVG moyen de 54%).

Six mois après l’implantation, les fuites mitrales restaient absentes dans 81% des cas. La régurgitation est apparue légère dans les autres cas. Le taux de NYHA de  stade III est passé de 73% à 6%. A six mois, les trois quart des patients présentaient peu de symptômes (NYHA de stade II).

Performances hémodynamiques préservées

La mortalité toutes causes est de 10% à un mois et 13% à six mois. La mortalité d’origine cardiaque est de 7% à un et six mois. Aucun AVC n’a été rapporté. Il n’y a pas eu non d’hémorragie sévère lors de la pose du dispositif.

Concernant la fraction d’éjection, elle est restée préservée (FEVG moyenne de 50% à six mois) « certainement en raison des faibles interactions avec le ventricule gauche ».

La qualité de vie s’est retrouvée nettement améliorée, avec une hausse moyenne du score KCCQ de 13 points à six mois. Le test de marche des six minutes (6MWT) montre une progression, qui s’est traduite par une distance parcourue en six minutes augmentée de 50 mètres.

« Les résultats apportent la preuve de la sécurité et de l’efficacité durable de la bioprothèse avec une préservation des performances hémodynamiques », a conclu le Dr Ninios.

Infarctus du myocarde: nouvelle étape pour l’injection intracardiaque de cellules souches

Vincent Richeux

11 juin 2024

Lisbonne, Portugal — Chez les patients présentant une dysfonction persistante du ventricule gauche après un infarctus du myocarde aigu, l’injection dans l’endocarde d’une suspension obtenue à partir de cellules souches CD34+ autologues (ProtheraCytes®, CellProthera) permet d’améliorer la fonction cardiaque, selon l’essai de phase 1/2b EXCELLENT, qui vient ainsi valider l’efficacité de cette approche.

Cette thérapie cellulaire pourrait bénéficier aux patients qui récupèrent très mal de leur infarctus, malgré une revascularisation Pr Faïez Zannad

Les résultats à six mois de cette étude de preuve de concept, encore non publiés, ont été présentés lors du congrès de la Société européenne de cardiologie (ESC) consacré à l’insuffisance cardiaque (Heart Failure 2024) [1]. Un essai de phase 3 est d’ores et déjà en préparation, a annoncé le responsable du comité de pilotage de l’étude, le Pr Faïez Zannad (CHU Nancy), lors de sa présentation.

« Cette thérapie cellulaire pourrait bénéficier aux patients qui récupèrent très mal de leur infarctus, malgré une revascularisation », a commenté le cardiologue auprès de Medscape édition française. « Il s’agit d’une faible proportion de patients. Ce sont en général des individus pris en charge tardivement, présentant un infarctus très sévère, multiple ou massif. »

Renforcer le remodelage cardiaque

« L’essai ouvre clairement la voie au développement de la thérapie régénératrice par cellules souches dans l’infarctus du myocarde. » Avec les recherches à venir, l’objectif est de mettre au point « une thérapie mieux tolérée et encore plus puissante », ce qui implique notamment de renforcer la multiplication des cellules à injecter.

Mené dans 13 centres au Royaume-Uni et en France, l’essai de phase 1/2b EXCELLENT a inclus 49 patients pris en charge pour un infarctus du myocarde aigu. Une semaine après l’infarctus, ils présentaient une fraction éjection (FEVG) < 50 %, une dysfonction du ventricule gauche (akinésie ou dyskinésie) et une troponine ultrasensible 70 fois supérieure à la normale.

Les patients ont été randomisés pour recevoir, soit le traitement standard seul, soit le traitement associé à une injection intraendocardique de la suspension cellulaire ProtheraCytes®, mise au point individuellement par la start-up française CellProthera à partir d’un prélèvement chez le patient de cellules souches CD34+ provenant de la moelle osseuse.

« Des études expérimentales chez l’animal ont montré que ces cellules CD34+ mobilisées spontanément en réponse à l’infarctus du myocarde aigu migraient vers le tissu cardiaque endommagé et se localisaient à la périphérie de la cicatrice », explique la start-up. Les cellules souches viendraient alors limiter la fibrose et participeraient au remodelage post-infarctus.

En cas d’infarctus sévère, les quantités de cellules mobilisées seraient insuffisantes pour remplacer les cellules cardiaques détruites, d’où l’idée de renforcer leur nombre par thérapie cellulaire. Les cellules souches sont injectées directement dans la lésion cardiaque à l’aide d’un cathéter inséré par la voie percutanée.

Neuf jours de multiplication cellulaire

« En post-infarctus, le processus de régénération peut durer plusieurs semaines. On estime que le remodelage cardiaque intervient surtout pendant les quatre premières semaines », a précisé le Pr Zannad.

Les CD34+ du patient sont extraites à partir d’un prélèvement sanguin après un traitement visant à favoriser leur migration de la moelle osseuse vers le sang périphérique. Une fois isolées, les cellules souches sont multipliées pendant 9 jours dans un incubateur avant d’être injectées.

La surveillance des patients s’est appuyée sur une échographie réalisée dans les heures qui ont suivi l’injection, puis à un mois, et tous les trois mois en plus d’une IRM. Une mesure de la troponine ultrasensible était également effectuée à chaque contrôle.

À six mois, le taux d’événements cardiovasculaires majeurs (MACE) apparait supérieur dans le groupe ayant reçu la thérapie cellulaire, avec essentiellement des événements périprocéduraux (n=9), comme des tamponades (n=4), des péricardites (n=2) ou des AVC ischémiques (n=2). Tous les patients ont pu récupérer.

L’hospitalisation pour insuffisance cardiaque était en revanche plus fréquente chez les patients recevant le traitement standard seul (n=5 contre n=1 après injection). « Aucun événement indésirable grave et inattendu lié aux cellules souches n’a été observé », a précisé le Pr Zannad.

Moins d’obstruction microvasculaire

Concernant l’efficacité du traitement, l’imagerie montre à six mois une réduction plus importante avec la thérapie cellulaire du score évaluant l’obstruction microvasculaire post-infarctus (-4,5 vs -2,5 dans le groupe contrôle). Les indices de fonction systolique et diastolique du ventricule gauche sont aussi davantage améliorés après l’injection.

De plus, la troponine ultrasensible est nettement plus réduite avec la thérapie cellulaire, et ce, dès le premier mois. La réduction est de près de 56 % à un mois après l’injection contre 22% environ dans le groupe contrôle et respectivement de 75 % et 60 % à six mois.

« Après un infarctus du myocarde aigu, l’injection dans l’endocarde de ProtheraCytes® est possible et peut améliorer le remodelage cardiaque », a conclu le Pr Zannad. Selon lui, la sécurité de la procédure d’injection pourrait être renforcée en préparant mieux les interventions et en formant davantage les praticiens.

« Ces données suggèrent que les patients à haut risque après une crise cardiaque pourraient bénéficier des ProtheraCytes® et de leur capacité à régénérer les lésions myocardiques post-ischémiques afin de prévenir la progression vers d’autres maladies cardiovasculaires. »

Une étude randomisée de phase 3 est désormais envisagée pour évaluer le traitement à deux ans, a ajouté le cardiologue. Il est prévu d’inclure 300 patients. Il reste toutefois à définir le groupe contrôle pour lequel une injection intracardiaque factice (procédure sham) devrait être idéalement pratiquée en plus du traitement standard.

Des cardiologues ont posé un stimulateur cardiaque de la taille d’un capuchon de stylo

Ben Mitchell

Southampton, Royaume-Uni – Au Royaume-Uni, un homme de 76 ans a été équipé d’un nouveau stimulateur cardiaque 10 fois plus petit qu’un dispositif standard et dont la batterie peut durer jusqu’à 20 ans.

Il n’a fallu que 30 minutes à une équipe chirurgicale de l’Hôpital universitaire de Southampton (University Hospital Southampton, UHS) pour poser le stimulateur cardiaque sans fil Aveir VR sur un homme à la retraite.

Le dispositif, de la taille d’un capuchon de stylo, est implanté directement dans le ventricule droit du cœur et délivre des impulsions électriques pour corriger un rythme cardiaque lent ou irrégulier.

Plus de 1,5 million de personnes au Royaume-Uni ont reçu un diagnostic de trouble du rythme cardiaque qui les expose à un risque accru d’accident vasculaire cérébral, selon les données publiées par la Fondation britannique du cœur (British Heart Foundation) en 2023.

Le retraité a été identifié comme pouvant bénéficier du nouveau dispositif, qui a été mis en place par le professeur Paul Roberts, cardiologue consultant, et son équipe à l’UHS.

Mr Motteram a déclaré : « Je me sens très chanceux d’être le premier patient de Southampton à être équipé de ce nouveau dispositif, et je suis très reconnaissant au professeur Roberts et à l’équipe. Ils m’ont certainement sauvé la vie et se sont si bien occupés de moi avant et après l’intervention. J’espère que de nombreux autres patients pourront en bénéficier à l’avenir. »

Davantage de patients devraient pouvoir en bénéficier à l’avenir

Le Pr Roberts a indiqué que « le stimulateur cardiaque ventriculaire sans fil Aveir représente une avancée significative dans les soins aux patients grâce à la technologie des stimulateurs cardiaques sans fil. L’autonomie de la batterie de ce dispositif peut durer plus de 20 ans chez certains patients. En outre, il est prévu que, dans un avenir proche, nous puissions implanter un second dispositif dans la cavité supérieure du cœur (oreillette) chez certains patients, ce qui signifie qu’un groupe plus important de patients pourra bénéficier de cette technologie. »

« Le dispositif, appelé stimulateur cardiaque sans fil Aveir VR, est 10 fois plus petit que les dispositifs standard avec ses 38 mm et est utilisé pour corriger un rythme cardiaque lent, connu sous le nom de bradycardie. Il est implanté directement dans le ventricule droit du cœur, une cavité du cœur qui pompe le sang pauvre en oxygène vers les poumons, via un cathéter placé dans la veine cave inférieure (VCI), la plus grande veine du corps, située dans l’abdomen », a expliqué une porte-parole de l’UHS.

« Une fois qu’il atteint le ventricule droit, le dispositif utilise une technologie innovante pour cartographier la paroi intérieure du cœur afin d’évaluer le positionnement adéquat avant d’être mis en place. Cela permet de réduire le nombre de tentatives de remise en place qui peuvent endommager le tissu cardiaque. Il est ensuite maintenu en place en tournant l’embout spiralé unique du dispositif qui contient également une petite électrode pour la détection et la stimulation du rythme cardiaque, a-t-elle poursuivi. À chaque battement de cœur, le dispositif reçoit un message indiquant s’il a détecté ou stimulé le rythme cardiaque et délivre, si nécessaire, des impulsions électriques pour corriger le rythme cardiaque lent ou irrégulier. »

 

Sables du Sahara + COVID-19 : un effet cocktail

Dr Colas Tcherakian

5 juillet 2024

Le Dr Colas Tcherakian (pneumologue à l’hôpital Foch) explique comment la synergie des polluants et des irritants exacerbe le risque d’infections, et notamment de COVID-19.

TRANSCRIPTION

Bonjour à tous, aujourd’hui je voudrais faire des mathématiques un peu particulières puisque nous discuterons la somme « sables du Sahara + COVID-19 », et plus généralement « l’effet cocktail  », cet effet synergique qu’ont entre elles les choses que vous respirez et qui ne sont pas seulement de simples additions d’éléments qui peuvent agresser vos poumons.

On respire plus qu’on ne boit

L’ensemble des éléments présents dans l’air ne va pas constituer une somme d’un polluant + 1 autre, mais une synergie de polluants.

Les éléments à avoir en tête sont :

  • en général on boit 1 litre et demi d’eau par jour alors qu’on respire 15000 litres d’air, soit 15 kg d’air qui vont rentrer et sortir de nos poumons au cours d’une journée. Vous imaginez combien il est important d’avoir un air le plus pur possible.
  • ensuite, qu’est ce qui peut se trouver dans cet air ? Beaucoup de choses, comme des pollens (actuellement c’est la saison), des champignons (vous pouvez en avoir à la maison sous forme d’aspergillus, qui sont des spores agressifs pour les poumons, en tout cas si vous avez un terrain prédisposant), des virus et des bactéries qui ne sont rien d’autre qu’une pollution également. Et il y a d’autres formes de pollutions, notamment avec le NO, les composés organiques volatiles qui peuvent se retrouver dans les gaz d’échappement, mais aussi dans d’autres substances au domicile.
  • quoi qu’il en soit, l’ensemble de ces éléments ne va pas être une somme d’un polluant + 1 autre, mais une synergie de polluants. Et c’est quelque chose qu’on a compris ces dernières années.

En réalité, il y avait déjà eu des présuppositions, mais très clairement aujourd’hui on a des éléments qui montrent que le fait par exemple d’être exposé à un orage de poussière saharienne s’ensuit d’un pic de COVID-19. Vous allez me dire : « je ne vois pas le lien entre du sable et le COVID ». En fait, on a souvent l’impression qu’on est exposé au COVID (ou tout autre virus), et puis on tombe malade ou pas. En réalité, on peut porter ce virus sans être malade et il va attendre une brèche, une agression de la muqueuse pour pouvoir rentrer et se proliférer dans l’épithélium.

La synergie des polluants

On a bien montré que ces expositions aux particules fines pouvaient déclencher une infection et qu’il y avait une synergie entre l’exposition aux poussières sahariennes et les pics de COVID. Or il se trouve qu’en ce moment, il y a à la fois des poussières (puisqu’il y a à nouveau des orages du Sahara) et un pic de COVID. On peut donc imaginer qu’il y ait un surcroît d’activité de l’infection COVID avec une synergie entre les deux.

Ces synergies ont aussi été décrites pour les pollens et la pollution, c’est ce qu’on appelle les « polluènes », où le fait d’être exposé à certains types de pollution va modifier la conformation des pollens, les rendre plus allergènes ou changer la réponse du système immunitaire. Et cela donne ce qu’on appelle aujourd’hui « la synergie des polluants » où vous voyez que vous pouvez être exposé à un fond d’acariens (si vous êtes sensibilisé), ou des moisissures, au domicile. Et rajouter dessus des irritants, que cela soit la pollution extérieure, l’orage de sable du Sahara, bref, plein de choses qui vont s’ajouter les unes aux autres jusqu’à faire apparaître une exacerbation, c’est-à-dire un moment où les symptômes vont devenir visibles sur le plan respiratoire.

Dans les facteurs déclenchants on peut aussi avoir des virus et ces éléments ne sont pas indépendants les uns des autres. D’où cette réflexion que je voulais partager avec vous : « 1 + 1 = 2 ? Non, c’est égal à 1 ! » Je pense qu’on ne peut pas mieux résumer l’effet cocktail qui est que 1 + 1 ne fait pas toujours 2, et qu’y a une vraie synergie entre les différents exposomes, qui sont la somme des choses qui rentrent dans vos poumons et qui vont interagir les unes avec les autres, et avec votre système immunitaire et votre épithélium. Donc attention : poussière du Sahara + COVID = mauvais combo.

Mesurer la rigidité artérielle, grâce à un outil appelé CAVI, pour prédire le risque cardiovasculaire

Nancy, France — D’après une étude menée auprès de 1250 européens, une rigidité artérielle élevée est liée à une augmentation du risque cardiovasculaire. Les auteurs de ces travaux suggèrent d’utiliser la mesure de la rigidité artérielle comme outil de prédiction du risque cardiovasculaire, grâce à un outil appelé CAVI (Cardio Ankle Vascular Index ou Indice vasculaire cardio/cheville)[1]. Magnus Bäck, directeur de recherche Inserm à Nancy et co-auteur de l’étude, la détaille à Medscape.

Rigidité artérielle

Au fur et à mesure du vieillissement, les artères deviennent de plus en plus rigides. Cette perte de souplesse peut être accélérée par des facteurs comme l’hypertension ou le diabète et la littérature scientifique indique qu’elle est associée à un risque cardiovasculaire accru. Néanmoins, l’examen de la rigidité artérielle ne figure pas parmi la liste des pratiques recommandées en clinique actuellement.

En se basant sur ces données, des chercheurs de l’Inserm, de l’Université de Lorraine et du CHRU de Nancy se sont penchés sur l’intérêt d’étudier la rigidité artérielle pour prévenir le risque cardiovasculaire. Pour cela, ils ont suivi 1 250 personnes originaires de 18 pays européens, toutes âgées de plus de 40 ans.

Un indice pour définir la souplesse des artères

Après avoir renseigné leurs antécédents médicaux, elles ont passé un examen physique incluant une évaluation de leur rigidité artérielle grâce à l’outil de mesure CAVI (Cardio Ankle Vascular Index ou Indice vasculaire cardio/cheville). « Pour l’utiliser, la personne examinée est placée sur le dos et on lui pose des brassards autour des deux bras et des deux chevilles » explique Magnus Bäck. « Un microphone est placé au niveau du cœur afin de monitorer ses battements. Nous mesurons les pressions et la vitesse de circulation du sang jusqu’aux bras et aux chevilles et un algorithme calcule ensuite un indice qui permet de définir la souplesse des artères. Plus l’indice est élevé, plus la rigidité des artères est forte », détaille-t-il.

Nous avons observé que chaque augmentation d’un point de l’indice CAVI, soit une hausse d’environ 10 % de la rigidité artérielle, est associée à un risque accru de 25 % de survenue d’un événement CV dans les années suivant la mesure Magnus Bäck

Outil rapide et non invasif

« Cet outil comporte plusieurs avantages : il est facile à utiliser, rapide, non invasif et permet d’obtenir des résultats indépendants de la pression artérielle », ajoute-t-il.

Les personnes étudiées ont ensuite été reçues pour un examen de suivi deux ans après et, pour certaines d’entre elles, jusqu’à 5 ans après la première mesure. « Cela nous permet de voir la progression de la rigidité des artères et de la corréler avec l’état général des personnes », souligne le chercheur. Des événements cardiovasculaires ont été enregistrés chez 129 participants.

« Nous avons observé que chaque augmentation d’un point de l’indice CAVI, qui correspond à une hausse d’environ 10 % de la rigidité artérielle, était associée à un risque accru de 25 % de survenue d’un événement cardiovasculaire dans les années suivant la mesure », explique Magnus Bäck.

L’évolution de la rigidité artérielle était influencée par le vieillissement, mais aussi par une pression artérielle élevée.

« Pour pouvoir utiliser l’indice CAVI en clinique, nous avons déterminé un seuil de rigidité artérielle associé à un risque cardiovasculaire accru. Au-delà de 60 ans, nous avons relevé que le seuil au-delà duquel le risque augmente est de 9,25. Pour des personnes plus jeunes, entre 40 et 60 ans, les événements cardiovasculaires sont moins fréquents. Nous avons aussi pu déterminer un seuil, à 8,3, mais avec moins de sécurité », précise-t-il.

Pour lui, « l’indice CAVI est un outil facile et non invasif pour prédire le risque cardiovasculaire. Notre étude ouvre la voie à son utilisation parmi les outils utilisés en clinique dans la liste des examens recommandés », estime Magnus Bäck. Lors de leur étude, les chercheurs ont également observé des effets des traitements de prévention sur la progression de la rigidité artérielle. « Certains traitements permettraient de la retarder, mais il est trop tôt pour le déterminer avec certitude et des études complémentaires davantage ciblées sur cette question sont nécessaires », conclut-il.

Première transplantation cardiaque réussie après le voyage transatlantique du greffon

Vincent Richeux

30 avril 2024

Paris, France —Une équipe française a pu transplanter un cœur à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, après un transport en avion depuis les Antilles grâce à un nouveau dispositif qui a permis de préserver le greffon pendant 12 heures. Un exploit puisque le délai de préservation pour un cœur avec la méthode conventionnelle est de 4 heures maximum entre le prélèvement et la greffe.

Cette transplantation a été décrite dans une lettre publiée dans le Lancet[1]. Il s’agit de la première à être réalisée dans le cadre de l’étude PEGASE, qui vise à évaluer le dispositif de préservation de la société suédoise Xvivo utilisant une perfusion hypothermique oxygénée. Il est prévu d’effectuer un total de sept transplantations cardiaques en deux ans avec l’aide du dispositif.

« En augmentant la durée de préservation, on s’affranchi des facteurs limitants liés à la distance et au temps de transport. On peut alors envisager de recourir à des greffons actuellement inaccessibles pour des raisons purement logistiques », a commenté le Pr Guillaume Lebreton (service de chirurgie cardiaque, hôpital de la Pitié-Salpêtrière, AP-HP, Paris), auprès de Medscape édition française.

S’il devient possible d’étendre les durées de préservation avec ce type de dispositif, l’organisation de la transplantation cardiaque serait complètement transformée

Assouplir la logistique de la transplantation

En offrant la possibilité d’accéder à davantage de greffons, le dispositif de préservation pourrait aider à faire face à la pénurie d’organes, a ajouté le chirurgien cardiaque, qui a participé à cette première transplantation. « Aujourd’hui en France, on a un greffon cardiaque disponible pour deux candidats receveurs inscrits sur la liste d’attente ».

« S’il devient possible d’étendre les durées de préservation avec ce type de dispositif, l’organisation de la transplantation cardiaque serait complètement transformée. On ne serait plus obligé d’envoyer une équipe en jet privé au milieu de la nuit pour prélever un coeur en urgence à l’autre bout de la France. La logistique actuelle peut s’avérer très couteuse et même dangereuse. »

Cette préservation prolongée ouvre également des perspectives de développement d’une activité de transplantation dans des zones éloignées, comme en Outre-Mer, explique le Pr Lebreton. Actuellement, les patients des Antilles et de Guyane en attente de greffe doivent se rendre dans l’hexagone pour se faire opérer.

Avec la méthode conventionnelle, la préservation des greffons implique l’utilisation d’une glacière (Vitalpack®) dans laquelle l’organe est placé en hypothermie vers 4°C. Entre le prélèvement et la greffe, le délai à ne pas dépasser est de 3 à 4 heures pour un cœur, 6 heures pour un foie, 6 à 8 heures pour un poumon, 24 à 36 heures pour un rein, rappelle l’Agence de la biomédecine.

Un coeur perfusé et maintenu à 8°C

Plusieurs méthodes alternatives ont été testées pour tenter d’augmenter ce délai.    En 2021, nous rapportions l’utilisation par une équipe française du dispositif de perfusion Organ Care System (OCS) de la société américaine TransMedics. Celui-ci permet d’envisager jusqu’à 6 à 10h de conservation pour un coeur grâce à une technologie visant à conserver la physiologie de l’organe.

Dans ce cas, la machine maintient l’activité du greffon cardiaque pendant le transport par une perfusion coronaire de sang à la température du corps à travers des canulations notamment au niveau aortique, ainsi que par une stimulation électrique qui assure un battement cardiaque à la fréquence de 80 pulsations par minute.

Sur le marché depuis presque 20 ans, le dispositif américain est toutefois très couteux puisqu’il faut compter 45 000 euros par greffe. Par ailleurs, « la perfusion en normothermie est plus difficile à gérer », a précisé le Pr Lebreton, qui a eu l’occasion d’utiliser la machine dans son service. Selon lui, il y a notamment un risque de mal perfuser et, le cœur étant maintenu en activité, il peut souffrir d’un manque d’oxygène.

Le nouveau dispositif XVIVO Heart Assist de la société suédoise a un mode de fonctionnement différent. L’organe est également perfusé en continu avec une solution oxygénée, mais sans être activé. Et, pour renforcer sa préservation et réduire les besoins en oxygène, il est placé en hypothermie à une température de 8°C.

Entant donné que la technologie est moins complexe que celle utilisée dans le dispositif américain, son prix, encore non fixé, devrait aussi être beaucoup moins élevé

Supériorité face à la glacière

Alors qu’aucun dispositif de conservation n’a montré sa supériorité par rapport à la méthode conventionnelle en glacière hermétique, une étude randomisée vient de révéler des résultats en faveur de cette nouvelle machine, qui semble mieux protéger la qualité du greffon en comparaison avec la glacière, du moins dans un délai de moins de 4 heures.

Présentés mi-avril lors de l’International Society of Heart and Lung Transplantation meeting (ISHLT) organisé à Prague (République Tchèque), les résultats ont rapporté presque trois fois moins de dysfonction primaire grave du greffon après une transplantation à partir d’un cœur conservé dans le dispositif de transport XVIVO Heart Assist (11% contre 28% avec la glacière).

Après ces résultats positifs, la machine devrait obtenir un marquage CE « d’ici la fin de l’année », a précisé le Pr Lebreton. Elle pourrait être ensuite facilement adoptée en routine compte tenu de l’amélioration apportée. Entant donné que la technologie est moins complexe que celle utilisée dans le dispositif américain, son prix, encore non fixé, devrait aussi être beaucoup moins élevé.

Dans l’étude PEGASE, le Pr Lebreton et ses collègues veulent démontrer que le dispositif peut également préserver plus longtemps le greffon, en fixant un délai de 12 heures maximum. L’étude est menée par l’AP-HP et l’Institut de cardiométabolisme et nutrition (IHU ICAN), en collaboration avec les CHU de Martinique et de Guadeloupe.

Un tournant dans la transplantation cardiaque?

Pour cette première transplantation, le cœur a été prélevé selon les procédures habituelles dans les Antilles françaises chez un homme âgé de 48 ans en état de mort cérébrale après une hémorragie intracérébrale. L’organe a ensuite été placé dans le dispositif XVIVO Heart Assist et mis sous perfusion hypothermique oxygénée. Le coeur a été transporté jusqu’à Paris par un vol commercial d’Air France.

Le receveur est un homme de 70 ans atteint d’une cardiomyopathie ischémique terminale. Après transplantation, le coeur a immédiatement retrouvé une fonction biventriculaire normale. Le patient a été extubé 10 heures après l’intervention et est sorti de l’hôpital 30 jours après avoir reçu le greffon.

Cette transplantation marque dans tous les cas une nouvelle étape dans l’histoire de transplantation cardiaque puisque c’est la première fois que le coeur d’un donneur traverse l’océan Atlantique pour être transplanté avec succès chez un patient, après avoir couvert une distance de 6 750 km.

« Un exploit auparavant impensable », qui pourrait « redéfinir le paysage de la transplantation cardiaque », ont souligné les auteurs dans la lettre.

Nouveau DAI Aurora (EV-ICD) extravasculaire : 1ères implantations françaises à Montpellier

Montpellier, France — Les premières implantations du nouveau système de défibrillation extravasculaire Medtronic Aurora EV-ICD™ — alternative aux défibrillateurs transveineux traditionnels — ont été réalisées par le Dr Nicolas Clémenty et son équipe le 28 février 2024 à la Clinique du Millénaire. Le cardiologue a expliqué lors d’une conférence de presse l’intérêt de ce dispositif innovant.

Anomalies du système de conduction électrique

Environ 40 000 français décèdent d’un arrêt cardiaque chaque année. « En France, seuls 7 % des personnes qui présentent un arrêt cardiaque survivent si aucun geste n’est pratiqué – un taux faible qui vaut aussi en intra-hospitalier », a indiqué en préambule le Dr Clémenty. La plupart des arrêts cardiaques ou morts subites sont dus à une activité rapide et/ou chaotique du cœur, appelé tachycardie ventriculaire (TV) ou fibrillation ventriculaire (FV). Il s’agit d’anomalies du système de conduction électrique du cœur. Conséquence : les organes ne sont plus irrigués et il y a lieu d’intervenir très vite à l’aide d’un défibrillateur afin de resynchroniser le cœur et rétablir une activité électrique normale.

Compromis avantageux

Chez les patients à haut risque, ceux qui ont des antécédents d’infarctus du myocarde ou de cardiomyopathie avec une FEVG < 35 %, le traitement consiste à poser un défibrillateur cardiaque implantable (DAI), lesquels sauvent des vies depuis plus de 30 ans en délivrant un choc électrique ou une stimulation indolore pour arrêter les battements cardiaques rapides ou irréguliers qui mettent la vie du patient en danger. « À titre d’exemple, 15 500 DAI ont été implantés en France en 2023, dont 6 300 avec une resynchronisation cardiaque associée », a précisé le cardiologue.

Il existe différents types de DAI, essentiellement les DAI transveineux – développés dans les années 90 – et les DAI sous-cutanés – mis au point vers 2010 –, avec chacun leurs points forts et leurs points faibles. « Jusqu’à présent, face à un patient à haut risque de mort subite, le cardiologue était dans un compromis permanent, explique le Dr Clémenty.

Est-ce qu’on lui propose un dispositif transveineux classique qui délivre une énergie de 40 joules, soit un dispositif très abouti (longévité de 11 à 13 ans) avec de nombreuses fonctions mais non dénué de risque de complications en cas de ré-intervention, ou bien, chez un patient plus jeune, préférer un dispositif sous-cutané mais en se passant de certaines fonctions, et avec une longévité moindre de l’appareil (7 à 8 ans), plus gros, et qui délivre des chocs plus intenses (80 joules) ? »

Sonde en dehors du cœur et des veines

Pour le Dr Clémenty, « tout l’avantage du nouveau défibrillateur est de combiner les avantages des 2 technologies ». De quoi s’agit-il ? Comme les DAI transveineux conventionnels, le système de défibrillation extravasculaire Aurora EV-ICD est constitué d’un boîtier et d’une sonde (un fil électrique isolé) implantés au cours d’une seule et même procédure.

Son originalité réside dans le fait que la sonde n’est pas positionnée dans le cœur ou le système vasculaire. Le défibrillateur Aurora EV-ICD est implanté sous l’aisselle gauche (dans la région médio-axillaire gauche), et la sonde de défibrillation Epsila EV™ MRI SureScan™ est placée sous le sternum par une approche mini-invasive. Le placement de la sonde en dehors du cœur et des veines vise à éviter les complications à long terme qui peuvent être associées aux sondes transveineuses, telles que l’occlusion des vaisseaux (rétrécissement, obstruction ou compression d’une veine) et les risques d’infections sanguines.

Ce positionnement a un double avantage : délivrer une thérapie de stimulation anti-tachycardique (SAT) et/ou un choc de défibrillation, comme sur défibrillateurs conventionnels transveineux, mais avec un risque de complications nettement moindre en cas de nécessité de réintervention du fait du positionnement extra-veineux de la sonde. Par ailleurs, cette dernière est suffisamment proche du cœur pour ne nécessiter qu’une énergie de 40 joules. À noter que le boîtier a la même taille (33 cc) et la même forme que les DAI conventionnels, avec une longévité prévue allant jusqu’à 11,7 ans.

Étude pivot

Le système EV ICD a été évalué dans le cadre d’une étude pivot mondiale. L’étude clinique prospective, multicentrique, simple bras, non randomisée et préalable à la mise sur le marché, a évalué la sécurité et l’efficacité du système EV ICD de Medtronic pour les patients ayant une indication de classe I ou IIa pour l’implantation d’un DAI.

Ont participé à l’étude EV ICD pivotal 356 patients recrutés dans 46 centres répartis dans 17 pays d’Amérique du Nord, d’Europe, du Moyen-Orient, d’Asie, d’Australie et de Nouvelle-Zélande. Les résultats de l’étude ont été publiés dans The New England Journal of Medicine .

Dans l’étude pivot, le système EV ICD a atteint un taux de succès de défibrillation de 98,7 % et de 70 % concernant la stimulation temporaire de prévention des pauses cardiaques brèves et intermittentes du rythme cardiaque (SAT). Le dispositif a, par ailleurs, satisfait son critère de sécurité en termes d’absence de complications majeures liées au système et/ou à la procédure six mois après l’implantation.

Statut réglementaire

En 2023, Medtronic a reçu le marquage CE (Conformité Européenne) pour le défibrillateur extravasculaire Aurora EV-ICD™ MRI SureScan™ et la sonde de défibrillation Epsila EV™ MRI SureScan™ pour traiter les rythmes cardiaques dangereusement rapides qui peuvent conduire à un arrêt cardiaque. Il a également été approuvé par la FDA en octobre 2023.

Les premières implantations hors étude en France du système Aurora EV-ICD à la Clinique du Millénaire ont été réalisées le 28 février 2024 par le Dr Nicolas Clémenty. Lequel a indiqué que « placer le boîtier sous l’aisselle gauche (dans la région médio-axillaire gauche) est mieux accepté par les patients que la position pectorale » et que ces derniers « sortent de la clinique le lendemain de l’implantation ».

Informations urgentes de sécurité Dispositif d’assistance ventriculaire HeartWare™ (HVAD™

 

1-Medtronic  envoie une lettre pour faire suite à ses communications intitulées « Information urgente de sécurité », concernant les dispositifs d’assistance ventriculaire HeartWare™ (HVAD™). Medtronic vous informait qu’un sous-ensemble identifié (défini comme les sous-groupes 1, 2 et 3) de pompes HVAD peut connaître un retard ou un échec de redémarrage à un taux plus élevé que l’ensemble des dispositifs HVAD. Ces trois sous-groupes distincts proviennent de lots de fabrication de composants spécifiques qui ont présenté des taux de défaillance différents. À une durée d’implantation de trois ans, la probabilité cumulée de connaître un événement d’échec/de retard de redémarrage est de 2,7 % pour les pompes du sous-groupe 1, de 30,2 % pour celles du sous-groupe 2 et de 3,1 % dans le sous-groupe 3. Cependant, Medtronic reconnaît que des événements de retard ou d’échec de redémarrage se sont également produits à un taux de 0,5 % avec des pompes ne faisant pas partie des sous-groupes identifiés.
Cette lettre a pour but de vous informer que Medtronic a développé un algorithme alternatif de démarrage de la pompe dans le logiciel du contrôleur qui peut aider à redémarrer les pompes pour les patients.

Retrouvez le courrier complet ici

2-Mise à jour concernant la gestion des sources d’alimentation du dispositif HVAD et la fonctionnalité AUTOLOGS:

Retrouvez le courrier complet ici

Stimulateur cardiaque implantable sans sonde – Aveir VR LSP112V – Abbot Alerte de sécurité

Abbott informe ses clients de la possibilité que des interférences électromagnétiques (IEM) provoquent un changement de
mode involontaire dans un sous-ensemble de dispositifs Aveir™ VR LSP112V fabriqués avec la version micrologicielle
19.05.00. Ce problème est corrigé par une mise à jour du micrologiciel.

Retrouvez l’article complet ici